Historique de la société
Les origines des gilles des "Boute-en-Train" sont intimements liées à l'histoire des "Vieux paysans" (1860 à 1898). En effet, dès 1884, la société d’Alfred Pourbaix accueille quelques jeunes gilles du quartier qui sont les pionniers de notre société. Ils sont 8 avec leurs hauts chapeaux. Il s’agit de Jean-Hubert Jongen, Hector Hector, Camille Adam, Louis Liénaux, Abel Hautier, Louis Philippe, Jules Malbecq et Elie Allard.
La première sortie eut un grand succès avec une quinzaine de Gilles dont Ernest Hautier, Victor Lequime, Elie Allard, Hector Hector, Jean Jongen, Louis Liénaux, Louis Philippe, Pary, Camille Adam, Ursmar Godfroid,...
Cette même année, les « Vieux Paysans » continuèrent à exister en faisant appel à des gilles étrangers.
L’année suivante, en 1892, Alfred Pourbaix se décida à faire le Gille et Monsieur Augustin Gilson devint notre président d’Honneur.
La société s’attache donc comme président Jean-Hubert Jongen, dit « Djan-Djon ». Né à Maastricht en 1839 et maître-mouleur de profession, il émigra à La Louvière pour travailler à la Faïencerie Boch Kéramis. Curieux parcours que celui de cet artisan du Limbourg hollandais, dont la naissance ne laissait nullement augurer qu’il deviendrait président-fondateur d’une société de Gilles de La Louvière ! L’histoire devait retenir qu’il fut notre premier président, mais c’est aussi en grande partie sur l’insistance de Camille Adam que fut fondée la société.
En 1891, notre participation n’est pas encore signalée dans le Cortège du Lundi. Ce sera le cas l’année suivante en 1892. Par la suite, la société ne devait plus jamais être absente du cortège, exception faite de l’année 1898, qui vit le décès du président-fondateur. Cette même année, le local est établi chez Pieters, sur la Place des Martyrs (Mansart) et la présidence est reprise par Alfred Pourbaix et ce, jusqu’en 1901. Hector Hector lui succèdera et assumera la présidence de 1901 à 1909.
Le 25 mars 1906, une manifestation d'hommage à Alfred Pourbaix fut organisée par les gilles et amis à l'occasion de ses 50 ans de carnaval. Cliquez ici pour consulter le discours prononcé par Monsieur Augustin Gilson à cette occasion.
De 1910 à 1914, la société connaît beaucoup de départs et c’est Georges Monard, trésorier, qui est considéré comme le président faisant fonction.
C’est le sort de toutes les sociétés que de connaître des moments difficiles. C'est ainsi, qu'en 1913, on ne compte à peine qu'une vingtaine de Gilles. En 1914, une dizaine de jours avant la Laetare, les Boute-en-Train se demandèrent s'ils allaient sortir. Georges Monard proposa à la "bande" de gilles de Baume, qui ne pouvait réunir que 8 unités et avait décidé de dissoudre la société, de se joindre aux Boute-en-Train. De la sorte, notre société se présenta au rondeau du dimanche et au cortège avec plus d'une vingtaine de membres.
En août 1914, la 1ère guerre mondiale éclate et ce n’est qu’en 1920 que le Carnaval renoue avec la tradition. Apparaissent cette année-là, les plus hauts chapeaux de Gilles qu’on ait jamais vus: certains mesurent près d’1m20, ce qui est énorme et impose au Gille des efforts permanents pour le tenir en équilibre. Joseph Brismet, l’artiste et poète que l’on connaît mieux sous le surnom du « D’Jobri », rejoint la société. Le local s’établit alors chez lui, au café « Le Coq Wallon », Place des Martyrs. (place Mansart).
La présidence est confiée à Fernand Clarat, tandis que Max Gilson prend la succession d’Hector Hector à la présidence d’Honneur, poste qu’il assumera jusqu’en 1940.
La renaissance des Boute-en-Train s’affirme d’une remarquable façon grâce surtout au dévouement et à la générosité de ses nouveaux présidents. Fernand Clarat insiste surtout pour que le nom de la société soit mis à l’honneur. Ses Gilles sont bien dignes d’être désignés de la sorte. Déjà dès les premières soumonces, les rangs sont largement fournis. La liste des Gilles de 1920 à 1939 comporte 83 noms différents. Les carnavals sont suspendus durant la seconde guerre mondiale, de mai 1940 à mai 1945. Ce n’est qu’en 1946 que la vie folklorique reprend ses droits.
En 1949, Fernand Clarat cède la présidence à Léon Francq, qui occupera le poste jusqu’en 1950. Jean Pollaert lui succède en 1951. Fernand Clarat occupe pour sa part la présidence d’Honneur, laissée vacante par le départ du regretté Max Gilson. Son oeuvre consistera à intensifier toujours davantage le coude-à-coude, l'esprit de tolérance et de franche camaraderie au sein de notre société.
Au secrétariat, André Capot succède à Robert Brouwet, lui aussi décédé, Camille Humbled, dit "Camillo", garde la trésorerie tandis que Léon Francq occupe la seconde présidence d’Honneur.
Le Docteur Herman Pourtois est nommé troisième président d’Honneur. Le groupement prospère et le nombre des membres dépasse la centaine lorsque Marcel Meunier reprend la présidence en 1953, fonction qu’il occupera jusqu’en 1975. Notre société prospère et on doit renforcer l’orchestre de nombreuses unités.
En 1961, un petit groupe de nos membres, mené par Jules Desmarets, quitte la société pour en fonder une nouvelle. Ainsi naissent « Les Commerçants ». André Capot ayant quitté la société, son poste de secrétaire est attribué à Emile Bonnenge.
Cette même année, à l’occasion du 75ème anniversaire de participation carnavalesque de notre société, un album commémoratif est confié à la Commission du folklore du Syndicat d’Initiative. Il contient un abondant recueil de photographies et de souvenirs, ainsi que la liste des Gilles, établie par périodes et le plus complètement possible.
Le 10 décembre 1961, en tenue de soumonce, la société quitte le local avec l'orchestre au complet. Des coeurs louviérois ont frémi cette matinée là! Un banquet mémorable nous attend à l’Ecole des Arts et Métiers. Bien sûr, le D’Jobri avait composé une « djobrinade » spéciale en mémoire de ce beau jour. Pour remercier notre président, Marcel Meunier, un collier de sonnailles flambant neuf lui fut remis à titre honorifique. Jean Huygens accepte la quatrième présidence d’Honneur.
En 1976, Pol Wasteels succède à Marcel Meunier au poste de président des Boute-en-Train. Fonction qu'il occupera jusqu'en 2011!
En 1986, nous fêtons notre centenaire de fort belle façon, en égrenant cette année-phare de nombreuses manifestations, à l’échelle de la ville. Celle que beaucoup ont encore en mémoire n’est autre que le spectacle qui fut donné au Théâtre Communal. Le temps d’une soirée, une salle comble a vu devant elle une représentation fidèle et historique, dépeignant la société de ses origines à maintenant. Une collection entière de costumes folkloriques anciens avait été reconstituée expressément pour l'occasion et une mise en scène impressionnante déployée.
Photos: Gala des 100 bougies.
A l'occasion des soumonces générales, notre groupe adopta pour la première fois le port du travesti, décision qui ne se prit pas à l'époque sans quelques discussions. Ce fut une réussite, car les membres rivalisèrent de beauté et d'originalité. Quand la société se retrouva au complet, elle se dirigea vers la salle des fêtes de l'Institut des Arts et Métiers, pour participer avec tambours et musique à un banquet mémorable.
Ce 22 février 1986, les " Boute-en-Train " formaient un ensemble de 160 participants, la batterie étant dirigée par Willy Poelart et la musique par Victor Flament. Le comité à cette époque était composé de Zénobe Wasteels et Marcel Meunier comme présidents d'honneur; Pol Wasteels, président; Robert Depreter et Hubert Pourtois aux postes de vice-présidents; André Robise au secrétariat avec Guy Wantiez comme adjoint; Jacques Borgniet à la trésorerie et Florent Adriaens, Michel Bonnenge, Claudy Deleener, Michel Hautois, Christian Miot, Jacques Rung, Roger Vanbercy, Jean-Pierre Vandendaele et Yves Wasteels en tant que membres.
A l'occasion de notre 115ème anniversaire, un repas fut organisé lors de la soumonce générale 2001 et une très belle photo de groupe fut prise le dimanche matin du carnaval (studio Breyer). La société comptait près de 180 participants au Laetare 2001.
En 2006, la société fête ses 120 ans d'existence. Afin de marquer le coup en attendant le 125ème anniversaire, la société s'est réunie dès 12h à son local lors de la soumonce générale autour d'un délicieux repas offert à ses membres. Cette même année, le comité a été élargi à 18 membres afin de mieux répondre à l’augmentation de ses membres et accroître ainsi son efficacité. Effectivement, la société flirte actuellement avec près de 200 membres actifs. Ce nombre, pour le moins impressionnant, n'altère cependant pas l'état d'esprit qui caractérise notre société depuis sa création.
2011... notre société fête ses 125 ans! Le programme prévu à cette occasion était certes copieux mais la qualité de ses différents composants ne faisait, en aucune manière, craindre une quelconque indigestion…
Ainsi, le menu des festivités du 125 ème anniversaire de notre Vénérable Société relevait plus de la fine gastronomie folklorique que du fast food carnavalesque !
Le souper porchetta et le loto-bingo furent tous deux des réussites avec des résultats jamais encore atteints dans notre histoire !
Avec l'aide précieuse de Jacques Liébin et Michel Host, une exposition fut mise sur pieds. Nous pouvions y découvrir un triple parcours abordant l’histoire de notre ville, le Laetare en général mais aussi, bien sûr, 125 ans de vie de leur société de Gilles. Celle-ci fut richement documentée et illustrée par de nombreux supports (panneaux didactiques, photos, vidéos, diapos, supports sonores et pédagogiques, références aux corps de métiers intervenants...). On peut dire que, sans conteste, elle rencontra un grand succès. Celle-ci servira par la suite, de base à la mise en place de l'exposition La Louvière au fil du temps.
Enfin, un album de photos retraçant, par l'image, l'histoire notre très belle société à été édité.
Afin de commémorer dignement cet honorable anniversaire, une soirée de gala fut organisée. Magnifique soirée dans la pur tradition de l'esprit Boute-en-Train. Le comité à cette époque était composé de Pol Wasteels, Président; Bernard Humbled et Didier Mabille, vice-présidents; Michel Bonnenge et Didier Huchon au secrétariat; Jacques Rung, Trésorier; et Jean-Luc Balasse, Benjamin Bonnenge, Jean-Claude Bosser, Laurent Cordier, Guy Crassaert, Alain Delplancq, Benoit Humbled, Fabien Palmans, Kevin Picqueur, Douglas Van Cauwenberge et Eric Vandenhende en tant que membres.
Lors de la Soumonce générale, la société à mis les petits plats dans les grands ! Départ des différents ramassages dès le matin afin de nous réunir en la salle des Arts et Métiers pour prendre l'apéritif du 125ème dès 11h00. Après avoir soufflé les bougies du gâteau qui cloturait en beauté un superbe repas, les membres de la société se réunirent sur les marches des Arts et Métiers pour la photo souvenir.
Lors du carnaval 2011, la société s'est réunie au grand complet pour la photo souvenir avant de vivre, une fois de plus, trois jours festifs remplis de joie, de gaieté, de fraternité et de communion avec les sympathisants de notre magnifique folklore.
C’est au terme de cette saison 2011 tout à fait exceptionnelle, que Pol décida de passer le flambeau de la Présidence.
Après 51 années de comitard et 36 années passées à la tête de notre société, Pol estima en effet, qu’il était temps de passer la main.
Lors d’une assemblée générale extraordinaire et historique d’octobre 2011, ont été officialisées la mise en place d’un nouveau comité et la nomination d’un nouveau Président en la personne de Didier Mabille. L’accueil de notre 10ème Président fut très chaleureux et couvert d’applaudissements.
Didier Mabille s’est vu remettre par Pol Wasteels une sonnaille, gage de sa fonction de Président.
A son tour, c’est avec beaucoup d’émotion que Didier a tenu à remercier Pol pour tout ce qu’il avait fait pour la société et pour avoir su lui garantir une exceptionnelle pérennité. Un tableau représentant symboliquement ses 66 années de gilles, œuvre de Riccardo Barrattucci, lui fut remis en gage de la plus profonde reconnaissance des Boute-en-Train.
A l’aube de la saison 2012, Pol accepte le poste de Président d’honneur que Didier lui propose.
Retour appréciable et apprécié du masque en cire dès le carnaval 2015. De fabrication artisanale au sein de la société, il reprend les spécificités du masque de gille classique avec visuels et détails propres à La Louvière. (article Nouvelle Gazette)