L’Ordre Folklorique des Compagnons de la Louve
Pour la petite Histoire ...
C'est d'après une idée originale d'Alexandre André, stimulée lors d'une conférence de presse chaleureusement prolongée au premier étage de l' « Hôtel du Commerce » en l'an de grâce 1960, que Ben Van Cauwenberge, Roger Navez, Marcel Huwé, Victor Campagne et Maurice Herlemont prirent la décision de s'employer à doter la Cité des Loups d'un Ordre folklorique de nobles « Compagnons ».
Dans la foulée, les jours suivants furent consacrés à diverses tâches, à savoir: la création d'une épitoge, la rédaction de la Charte et du Règlement et l'élaboration (secrète) du fameux breuvage, le « Lovaria ».
Admise « avec humour et enthousiasme » par le Conseil communal unanime, la proposition d'accepter le nouvel Ordre fut rapidement concrétisée.
Ainsi, le 25 mars 1960, la séance constitutive de la Confrérie est organisée à l’Hôtel de Ville de La Louvière.
Fidèle Mengal, Bourgmestre, « souriant et ravi », prête alors le serment de premier Maître-Compagnon de l' « Ordre folklorique des Compagnons de la Louve » face à une louve empaillée et devant Jules Castiaux, Président du Comité des Fêtes et Receveur communal honoraire. La prestation de serment fut précédée d'une allocution de ce dernier face aux personnalités fondatrices, soulignant la filiation spirituelle aboutissant à la création de l’Ordre destiné à unir ceux qui honorent notre Cité :
« … Le temps qui passe transforme une idée, au départ très souvent puérile, en chose attachante et touchante que l'on s'honore de servir au mieux … Notre cité possède tous les privilèges de la jeunesse: gaîté, foi en l'avenir, courage et volonté. Toutefois, son existence pose, chaque jour, des problèmes matériels, souvent graves et sévères, qu'il vous appartient d'affronter en raison des fonctions qui sont vôtres. Nous avons cru, pourtant, qu'il était bon d'y mêler au moins une fois l'an, des soucis relevant d'une apparente fantaisie.
Car si le folklore … paraît être chose fort peu sérieuse en regard de la vie administrative, économique et sociale où nous sommes plongés chaque jour, il n'en reste pas moins qu'il apporte à une cité comme la nôtre, un éclat et une force vive que nous n'avons pas le droit de négliger. L'ordre des Compagnons de la Louve, au sein duquel doit se forger, doit se matérialiser l'amour que nous vouons à notre chère cité, veillera à préserver tout ce qui fait de La Louvière une terre plaisante, joyeuse et de fraternel accueil ... ».
Sitôt intronisé Maître-Compagnon, Fidèle Mengal devait introniser lui-même les 37 autres premiers Compagnons : les « Pionniers »... Année après année, nombre de personnalités ont rejoint les rangs de l'Ordre, comme Achille Chavée (1965), André Balthazar (1967), Pol Bury (1972), Idel Ianchelevici (1985), Franco Dragone (2000), pour ne citer que ces quelques noms marquants.... 50 ans … et l'aventure continue !
Cum lupis Laetare (Réjouis-toi avec les loups) !
Chaque année, deux cérémonies d'intronisation sont organisées: lors du samedi de la soumonce générale (pour les habitants de la Région du Centre), la deuxième, le lundi du Laetare pour les récipiendaires venus d'ailleurs.
Les candidatures des « Compagnons » en devenir sont « soumises à l'assemblée des Compagnons sur proposition du Collège communal. Leur acceptation est subordonnée à un vote favorable de la majorité des membres lors des cérémonies d'intronisations ». Tout en ayant rempli la toute première condition, bien entendu, à savoir: faire honneur à La Louvière ...
En guise de cérémonial, il est demandé à chaque candidat(e) de prêter le célèbre serment, la main droite posée sur la Louve: « Je m'engage à servir et à défendre, en toutes circonstances, le patrimoine folklorique de La Louvière et à porter bien haut le renom de la Cité. Cum Lupis Laetare ».
Et de vider ensuite « d'un seul traict et sans coulp férir un entier Lovaria ».
Après quoi, le nouveau Compagnon est investi officiellement par le Maître-Compagnon, via un attouchement de ramon (en Bois Royal !) sur chacune des épaules.
Enfin, les « attributs de sa qualité » (l'épitoge aux couleurs de la Ville et flanquée de la devise des Compagnons) lui est remise.
D'après un texte original de Michel HOST | |